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ALLOCUTION DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, SON EXCELLENCE MICHEL JOSEPH MARTELLY, A L’OCCASION DE LA GRADUATION DE LA CINQUANTE-TROISIEME PROMOTION DU COLLEGE INTERAMERICAIN DE DEFENSE

 

 

JID Graduate1Monsieur le Secrétaire Général de l’Organisation des Etats Américains,

Monsieur le Secrétaire Général adjoint,

Monsieur le Président de l’Organisation Interaméricaine de Défense,

Monsieur le Directeur du Collège Interaméricain de Défense,

Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs et Chefs de Mission près l’Organisation des Etats Américains,

Monsieur le Directeur adjoint,

Monsieur le Directeur des études,

Chers diplômés,

Distingués invités,

Mesdames, Messieurs,

 

 

 

Je tiens, tout d’abord, à remercier le Secrétaire général de l’OEA, Monsieur José Miguel INSULZA, et le directeur du Collège Interaméricain de Défense, le Contre-amiral Jeffrey LEMMONS, pour leurs chaleureux propos de bienvenue.

 

Je suis particulièrement sensible à l’invitation que vous m’avez faite de parrainer la remise de diplômes aux étudiants de la cinquante-troisième (53ème) promotion du prestigieux Collège Interaméricain de Défense.

 

Membre fondateur de l’OEA, la République d’Haïti s’enorgueillit d’avoir été l’un des pays à l’avant-garde des idéaux et des valeurs de l’institution régionale la plus ancienne du monde. Mon pays continue d’œuvrer, conjointement avec les autres Etats membres, en vue de répondre aux principaux enjeux hémisphériques qui consistent à : assurer la défense et la sécurité collective du continent ; promouvoir la coopération régionale ; renforcer la démocratie et les droits de l’homme.

 

Pour répondre à ces défis, l’Organisation Interaméricaine de défense (la JID), qui fut créée il y a soixante douze (72) ans, dans le contexte international particulier de la Deuxième Guerre Mondiale, n’a rien perdu de sa pertinence. Fidèle à sa vocation, elle s’est attachée, au fil des décennies, à favoriser la coopération interaméricaine et à contribuer au développement des capacités militaires des pays de la région.

 

Je me réjouis donc d’être parmi vous cejourd’hui, à l’occasion de la sortie de cette cinquante-troisième (53ème) promotion, en vue de renforcer, par ma présence, la coopération combien importante que mon pays entretient avec cet organisme régional de première importance qu’est la JID. Les attributions de cet organe spécialisé en font un précieux outil de stabilisation et de paix, d’autant que l’expérience et l’expertise qu’il a accumulées ne sont plus à démontrer.

En rapport au mandat confié à JID, le Collège Interaméricain de Défense joue, depuis sa création en octobre 1962, un grand rôle dans notre système de sécurité collective. Il lui revient de former des officiers militaires, des officiers de police et des fonctionnaires civils des Etats américains appelés à exercer des fonctions de leadership dans le continent américain.

 

Il me plaît de souligner la réputation d’excellence, hautement méritée, dont jouit le Collège Interaméricain de Défense, qui compte au nombre de ses anciens diplômés toute une pléiade de Chefs d’Etat et de gouvernement, de ministres de la Défense, de diplomates, de hauts fonctionnaires, de généraux et d’officiers supérieurs de tout l’hémisphère.

 

Dans ce cadre, je voudrais, au nom de mon gouvernement et du peuple haïtien, remercier le Collège Interaméricain de Défense pour l’aide accordée sous forme de préparation académique au bénéfice de cadres haïtiens, l’aide qui nous a déjà permis d’améliorer nos performances et nos interventions autour des questions relatives à la sécurité.

 

Je me réjouis tout particulièrement que le Collège ait accueilli, au sein de la promotion 2013-2014, quatre (4) cadres d’Haïti, qui ont eu le privilège d’acquérir une connaissance approfondie des enjeux régionaux et mondiaux, de la structure et des fonctions du système interaméricain, ainsi que des principaux défis de défense et de sécurité qui se posent à leur pays, à la région et au monde.

 

J’en profite pour présenter mes plus chaleureuses félicitations aux 55 participants, originaires de 15 pays : Brésil, Canada, Chili, Equateur, El Salvador, États-Unis d’Amérique, Guatemala, Haïti, Honduras, Mexique, Paraguay, Pérou, République Dominicaine, pays auxquels Haïti est liée par des relations étroites d’amitié et de coopération.

 

Je tiens également à rendre hommage au travail remarquable du directeur du collège, le Contre-amiral Jeffrey LEMMONS, et de ceux qui l’assistent. En collaboration avec des institutions académiques prestigieuses du continent, le Collège offre à tous ses étudiants une formation supérieure de très haut niveau qui les prépare admirablement à l’exercice de leurs responsabilités et à la prise de décisions stratégiques.

 

Chers récipiendaires,

 

La remise aujourd’hui de vos parchemins traduit le couronnement des efforts que vous avez consentis pour répondre aux exigences académiques du Collège. Quarante-et-un (41) ans après que le Vice-président des États-Unis d’Amérique, Lyndon B. Johnson, eut remis leurs diplômes aux 29 officiers de la première promotion du Collège, je me sens honoré de perpétuer une si belle tradition de partage, de coopération et d’entraide. Nul doute que vous avez su tisser, dans le meilleur esprit de fraternité interaméricaine, des rapports professionnels et personnels, appelés certainement à se développer dans le futur.

 

JID Graduate2Mesdames, Messieurs,

 

Notre continent est aujourd’hui confronté à des menaces et des risques qui diffèrent, à la fois en extension et en nature, de ceux du passé. En effet, si l’Organisation Interaméricaine de Défense et le Collège Interaméricain de Défense n’ont certes rien perdu de leur pertinence, force est de constater que les enjeux stratégiques de défense et de protection, les nouveaux défis de toutes sortes, nous appellent à une approche élargie de la sécurité collective.

 

La Déclaration sur la sécurité dans les Amériques précise bien, à ce propos, que notre nouvelle conception de la sécurité dans le continent américain « inclut les priorités de chaque Etat, contribue à la consolidation de la paix, au développement intégré et à la justice sociale et est basée sur les valeurs démocratiques, le respect, la promotion et la protection des droits de la personne, la solidarité, la coopération et le respect de la souveraineté nationale ».

 

Voilà pourquoi, comptant sur l’esprit de coopération et d’entraide qui a toujours animé notre Organisation régionale en vue de relever les défis associés aux questions de sécurité dans la région, j’ai sollicité officiellement, en janvier dernier, de la Junte Interaméricaine de Défense, ses expertises en vue de l’élaboration d’un Livre Blanc, qui sera une réflexion approfondie, avec tous les partenaires concernés, sur une nouvelle stratégie de sécurité nationale en Haïti.

 

Je me réjouis de constater que les premières réflexions sont fructueuses et que les travaux avancent dans le bon sens. Nous attachons une importance particulière à la coopération avec l’OEA et à celle avec l’Organisation Interaméricaine de Défense. Cette coopération s’inscrit dans le cadre des efforts soutenus que déploie mon Administration pour : renforcer les organismes nationaux de maintien de la paix, consolider l’Etat de droit, raffermir le système judiciaire, créer les conditions du décollage économique et réduire les vulnérabilités nationales à la multiplicité de menaces auxquelles le pays est particulièrement exposé du fait de ses handicaps structurels.

 

La présence de la MINUSTAH –où jouent un rôle majeur de nombreux Etats membres de l’Organisation Interaméricaine de Défense – a favorisé la stabilisation remarquable de mon pays, et a beaucoup aidé mon gouvernement dans la consolidation des acquis de l’Etat de droit. Au terme d’une décennie en Haïti, la MINUSTAH s’achemine inévitablement vers une phase de retrait, que nous souhaitons progressif et soucieux des besoins réels de sécurité du pays.

 

La République d’Haïti ambitionne donc d’assurer pleinement la sécurité de ses citoyens et la défense de son territoire et ainsi continuer à contribuer pleinement au renforcement de la sécurité hémisphérique. Voilà pourquoi, je veux maintenir ce cap de la stabilité nationale et de renforcement de la solidarité interaméricaine en matière de sécurité régionale, en proposant l’élaboration du livre blanc sur la sécurité en Haïti.

 

Chers récipiendaires,

 

Je formule le vœu que, de retour dans votre pays, chacun d’entre eux vous de cette cinquante troisième (53ème) promotion puisse s’employer, dans sa sphère d’action propre, à concrétiser cette vision globale de sécurité, de solidarité et coopération régionales.

 

Je souhaite enfin que tous les Etats du continent entreprennent de revisiter sereinement les notions « d’assistance mutuelle et de solidarité interaméricaine », pierres angulaires du renforcement de notre système de sécurité hémisphérique.

 

Je vous remercie.

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